Le 24 novembre prochain sera débattu à l’assemblée une nouvelle proposition de loi proposée par le député Aymeric Caron, visant à interdire la corrida en France.
De quoi parle-t-on ? Quel statut pour l’animal dans notre société ? Pourquoi la corrida est-il encore autorisée ? Comment faire entendre votre voix aux côtés de l’association La Ligue Des Animaux ? On vous explique tout dans cet article.
La Corrida, c’est quoi ?
La corrida fait partie des traditions de jeux taurins. Pratiquée essentiellement en Espagne, dans le Sud de la France, au Portugal et dans plusieurs pays d’Amérique Latine, elle consiste à une course de taureaux combattus et mis à mort. En France cette tradition persiste dans certaines villes du sud de la France au titre de « tradition locale ». Les amateurs y voient un art traditionnel tandis que leurs opposants y dénoncent la torture infligée à l’animal lors des mises à mort.
L’animal enfin reconnu comme un « être vivant doué de sensibilité »
En France, même s’il reste encore du chemin à faire, notre société ne cesse d’évoluer en faveur du bien-être animal. La loi du 28 janvier 2015 marque, d’ailleurs, un tournant majeur dans ce rapport Homme-Animal. Le Code Civil, pilier du droit français, reconnait désormais l’animal comme un « être vivant doué de sensibilité » alors qu’il était autrefois considéré comme un « bien meuble ».
Bien plus, qu’une mise en ligne avec les valeurs partagées par nos concitoyens, il s’agit là d’un instrument juridique fondamental qui permet de faire avancer la cause animale.
La corrida, la grande oubliée de la loi contre la maltraitance animale Poursuivant son évolution en termes de protection animale, le législateur a mis en place le 30 novembre 2021 la loi n° 2021-1539 qui vise à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes. Ce dispositif législatif permet désormais d’une part de l’amélioration des conditions de détention des animaux de compagnie et des équidés mais aussi d’interdire :
* l’acquisition, la commercialisation et la reproduction des animaux appartenant aux espèces non domestiques en vue de les présenter au public.
* la détention, le transport et la présentation de spectacles incluant des espèces d’animaux non domestiques.
* la tenue de spectacles incluant une participation de spécimens de cétacés et les contacts directs entre les cétacés et le public.
Et pourtant ….malgré cette loi en faveur du respect et du bien-être animal, la CORRIDA a été écartée de ce texte au motif qu’elle constituerait une tradition locale ininterrompue.
Une exception d’autant plus incompréhensible quand on sait que 75% des Français se déclarent favorables à l’interdiction des corridas en France (Etude IFOP/ FBB 2018). Les défenseurs de la corrida n’hésitent pas à déployer l’étendard de la tradition ou de l’enjeu économique et touristique pour justifier cette exception et le maintien de cette « tradition » qui, n’en déplaise à ses défenseurs n’est définitivement pas une tradition française.
Tout cela est sans compter sur l’engagement inébranlable des associations de protection des animaux comme La Ligue Des Animaux qui entendent bien se mobiliser pour faire tomber ce dernier bastion du culte de « l’animal divertissement » sous le collectif « Ensemble pour l’Abolition ».
Pour preuve, une proposition de loi anti-corrida a été déposée à l’Assemblée Nationale le 20 septembre dernier. Ce texte qui sera débattu le 24 novembre prochain au sein de l’hémicycle dénonce les « sévices graves et actes de cruauté » de la tauromachie en France.
La Ligue Des Animaux, plus que jamais mobilisée pour défendre ce projet et faire pression sur les pouvoirs publics afin d’entériner la loi ANTI-CORRIDA a rencontré Aymeric Caron
Elena, membre de notre association dépêchée à l’Assemblée Nationale pour rencontrer Aymeric Caron , a notamment évoqué l’hypothèse suivante : « l’abolition de la corrida telle que pratiquée aujourd’hui qui serait remplacée par des fêtes taurines renouvelées permettant de maintenir l’intérêt pour l’ensemble des événements liés aux anciennes pratiques dans un contexte évolutif, adapté aux attentes des publics contemporains. La préservation, en tant que pôle économique, de l’activité taurine ainsi que les filières y rattachées, dans un contexte de mutation de l’activité elle-même excluant toutes les sévices et la mise à mort des taureaux. » Pour accéder au document complet, ici pour télécharger « du culte de la mort aux fêtes taurines ».
La Ligue Des Animaux a également rencontré une quinzaine d’élus RN majoritairement anti-corrida.
Les sujets abordés ont été les suivants :
Le déroulement de la corrida
La complexité de l’abolition corrida notamment vis-à-vis des éleveurs
La possible transition avec la création d’une enveloppe dédiée pour la conservation de la race
Le désintérêt croissant de la population française pour la corrida (87% sont favorables à l’abolition de la corrida).