La saison de la chasse 2023-2024 est ouverte. Les risques d’accidents sont toujours présents malgré les récentes annonces un peu trop optimistes et se protéger est alors essentiel.
Dimanche dernier, la saison de la chasse a débuté en France et durera jusqu’au 29 février 2024. Si les milieux cynégétiques se targuent d’un nombre d’accidents et de morts historiquement bas pour la saison précédente et assurent avoir fait de la sécurité une priorité, il n’y a pourtant vraiment pas de quoi se vanter quand on sait que ce loisir morbide a causé la mort de 436 personnes depuis le début du siècle… Avec 78 accidents impliquant des blessures physiques sur des humains, dont 6 mortels, pour la saison 2022-2023, et 84 incidents incluant la mort d’animaux domestiques, la chasse représente toujours une grande source d’insécurité pour les usagers de la nature et leurs animaux de compagnie.
Les efforts du gouvernement afin de sécuriser les promeneurs étant très timides voire quasi-inexistants, se protéger en adoptant de bonnes pratiques est essentiel.
Accidents de chasse : un chiffre global en baisse mais un risque toujours bien présent
78 accidents de chasse, dont 6 mortels et 84 incidents : ce sont les chiffres fièrement partagés fin août par l’Office Français de la Biodiversité (OFB) dans son bilan annuel. Si c’est le niveau le plus bas enregistré ces 20 dernières années, la France est pourtant toujours championne d’Europe d’accidents de chasse !
Qui plus est, ces chiffres résultent d’une sous-évaluation puisque la majorité des accidents et incidents seraient réglés à l’amiable et ne feraient donc pas l’objet de dépôts de plaintes à la gendarmerie.
Par ailleurs, la baisse des accidents est la conséquence logique de la réduction du nombre de chasseurs, passé de 1,4 million au début des années 2000, à environ 1 million actuellement. Cette diminution du nombre d’accidents n’a donc pas été proportionnelle à celle du nombre de détenteurs de permis de chasse valides, et aurait dû être plus conséquente.
Une autre tendance inquiétante survenue ces dernières années : l’augmentation de la part des victimes n’ayant aucun lien avec la chasse, puisqu’elle est maintenant d’au moins 28 % alors que la moyenne était de 13 % depuis vingt ans.
Enfin, des animaux domestiques continuent d’être blessés ou tués lors de parties de chasse et leur mort, minimisée alors qu’elle peut être choquante et dévastatrice pour leurs maîtres, n’est classée que dans la catégorie « incidents ».
Le gouvernement a proposé quelques mesures au début de l’année, telles qu’une meilleure formation des chasseurs. Mais il est resté sourd à la demande de plusieurs associations d’instaurer, à l’instar de nombre de nos voisins européens, des jours sans chasse, comme au Royaume-Uni par exemple où il est interdit de pratiquer ce sport meurtrier le dimanche, et ce, depuis 1831…
Comble de l’absurdité, il est également encore possible de chasser sous l’empire de l’alcool.
Dans de telles conditions, il est essentiel d’essayer de se protéger au maximum.
Les bonnes pratiques à adopter pour se protéger en période de chasse
Si le risque zéro n’existe pas, certaines habitudes permettent de réduire le danger lors de promenades dans les bois telles que :
- Porter des gilets fluorescents ou des vêtements de couleur vive pour se faire voir des chasseurs.
- Se faire entendre : il est impératif de signaler sa présence aux chasseurs que l’on pourrait croiser et de ne pas se cacher.
- Accrocher une clochette au collier de son chien et lui mettre un harnais ou un manteau fluorescent pour le rendre audible et visible.
- Garder constamment ses animaux en laisse ou à ses pieds.
- Ne pas sortir des chemins balisés.
- Consulter régulièrement les sites de la Fédération Nationale de Chasse et de l’Office Français de la Biodiversité pour connaître les dates et lieux de chasse. Consulter aussi le site de l’Office National des Forêts sur lequel figurent les calendriers des chasses se déroulant dans les forêts domaniales.
- Télécharger certaines applications informant des chasses en cours telles que Melckone par exemple.
- Privilégier les balades par temps clair.
- Bannir les écouteurs pour rester vigilant aux bruits environnants.
- Faire attention aux panneaux d’indication tels que « chasse en cours » ou « battue en cours ».
Adopter ces bons gestes réduira les risques d’accidents, mais malheureusement, le décès ces dernières années de personnes ne pratiquant pas la chasse, telles que Morgan Keane, Melodie Cauffet ou encore Joël Viard, qui étaient respectivement dans un jardin privé, sur un sentier balisé ou encore au volant d’une voiture lors de leur mort, prouve bien que le seul moyen, à terme, d’assurer la sécurité de tous, sera de limiter au maximum cette pratique mortifère à laquelle plus de la moitié des Français sont catégoriquement opposés.
Sources
Libération : Chasse : une baisse des accidents faussement rassurante
Office Français de la Biodiversité : Bilan des accidents et incidents de chasse, saison 2022-2023
