La commune de Pérols, située dans l’Hérault, vient d’obtenir une décision historique : la justice a confirmé l’interdiction des corridas sur son territoire, estimant que la « tradition locale ininterrompue » ne pouvait pas être invoquée. Une victoire majeure pour les défenseurs des animaux, qui y voient le signe d’un changement durable dans le rapport de la société française à la corrida.
La Cour administrative d’appel de Toulouse a ainsi confirmé, début octobre, le jugement du tribunal administratif de Montpellier. Ce dernier annulait une délibération municipale autorisant une novillada (corrida de formation dans laquelle des apprentis toréros combattent des taureaux plus jeunes) avec mise à mort. Faute de spectacles taurins organisés depuis plus de vingt ans, Pérols ne peut plus se prévaloir d’une pratique traditionnelle.
Cette décision pourrait faire jurisprudence. Elle rappelle que les corridas ne peuvent être maintenues que dans les villes où elles se déroulent sans interruption depuis des décennies — une condition que de moins en moins de communes remplissent aujourd’hui.
Dans ce contexte, Axelle Clerc-Pellegatta a lancé une pétition nationale pour demander l’interdiction complète de la corrida en France. Hébergée sur le site officiel de l’Assemblée nationale, cette initiative citoyenne invite le gouvernement à supprimer l’exception juridique qui autorise encore les corridas au nom de la tradition.
« Il ne s’agit pas d’effacer la culture du Sud, mais de mettre fin à la souffrance animale érigée en spectacle », explique Axelle Clerc-Pellegatta, originaire du Gers et engagée de longue date contre la maltraitance animale.
Alors que la pétition continue de gagner des signatures, le cas de Pérols pourrait bien marquer un tournant : celui d’une France qui, progressivement, choisit la compassion plutôt que la tradition.
