Accidents de la route : les animaux sauvages, victimes oubliées

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Lorsqu’il est question d’accidents de la route, l’attention se porte à en premier lieu sur les tragédies humaines. Pourtant, un nombre alarmant d’animaux sauvages sont également tués chaque année dans ces accidents, avec des conséquences désastreuses pour la biodiversité et les écosystèmes.

Les chiffres des accidents de la route pour les humains et les animaux

Selon les données les plus récentes de l’ONISR (Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière) en France, on dénombre en moyenne 3 200 décès humains par an sur les routes. Par comparaison, selon une étude réalisée en 2020 par le CEREMA, plus de 30 000 animaux sauvages sont tués chaque année dans des accidents de la circulation. Parmi ces victimes, on retrouve principalement des mammifères tels que les chevreuils, les sangliers et les renards, qui représentent près de 80 % des animaux tués sur les routes. Les petits mammifères, comme les hérissons et les écureuils, sont par ailleurs touchés, de même que les oiseaux, notamment les rapaces qui sont souvent victimes de collisions lorsqu’ils chassent au bord des routes. Les amphibiens, comme les grenouilles et les crapauds, connaissent également un taux élevé de mortalité lors de leur migration annuelle pour se reproduire.

Répercussions sur la biodiversité et les écosystèmes

Les collisions routières ont un impact majeur sur la faune sauvage, avec des conséquences dramatiques pour la biodiversité et les écosystèmes. Les animaux tués sur les routes sont fréquemment des espèces protégées ou menacées, et leur disparition peut entraîner un déséquilibre dans la chaîne alimentaire et la survie de certaines populations.

Par exemple, la mortalité élevée des rapaces peut entraîner une augmentation des populations de rongeurs et d’autres petits animaux, ce qui peut avoir des répercussions sur l’équilibre des écosystèmes et la propagation de maladies. De même, la disparition des amphibiens dans certaines régions perturbe potentiellement les cycles de reproduction et la dynamique de certains insectes.

En outre, les collisions avec des animaux de grande taille, comme les sangliers ou les cerfs, provoquent potentiellement des accidents graves, voire mortels, pour l’animal, mais également pour les occupants des véhicules.

Périodes et lieux à risque pour les collisions avec les animaux sauvages

Le risque de collision avec des animaux sauvages est plus élevé pendant certaines périodes de l’année, comme le printemps, lorsque les animaux sortent de l’hibernation et sont en quête de nourriture et de partenaires pour se reproduire. Les périodes de chasse, qui provoquent des déplacements importants d’animaux, constituent ainsi un moment à risque.

Durant ces deux périodes extrêmement cruciales. Il n’est pas rare d’apercevoir de plus en plus de biches près des habitations, sûrement pour se mettre à l’abri des chasseurs.

De plus, les accidents sont plus fréquents à l’aube et au crépuscule, lorsque les animaux sont plus actifs et que la visibilité est réduite pour les conducteurs. Les zones rurales et forestières, ainsi que les routes traversant des habitats naturels, présentent un risque accru. En particulier, les routes situées à proximité des zones humides, des forêts et des espaces naturels protégés sont particulièrement exposées aux accidents impliquant des animaux sauvages.

Il est essentiel de considérer ces périodes et ces zones à risque pour réduire sa vitesse de croisière et garder une vigilance accrue. C’est ainsi que le nombre d’accidents impliquant des animaux sauvages sera diminué.

Les accidents de la route impliquant des animaux sauvages sont des tragédies souvent méconnues et négligées. Ils ont pourtant un impact considérable sur notre biodiversité et les écosystèmes. Il est crucial de reconnaître l’importance cette problématique et d’être plus vigilant sur les routes.

 

Par Mickael, pour la Ligue des Animaux